
Entre la naissance et le sevrage, le taux de croissance médian varie par période et par race.
Taux de croissance entre Ja et Jb = [(Poids à Jb – Poids à Ja)/Poids à Ja] x100
Ces données sont récapitulées dans le tableau suivant (tableau 3) (Lecarpentier et Martinez, 2017):
Tableau 3 : Taux de croissance (en % du poids en début de période) par race et par période entre 21 et 56 jours (n = 4159)(nt = non traité) (Lecarpentier et Martinez, 2017)
Les courbes de croissance médianes ont pu être établies pour l’espèce canine, et plus précisément par format racial entre la naissance et l’âge de 2 mois (figure 7).
Figure 7 : Courbes de croissance médiane de l’espèce canine et des différents formats raciaux lissées avec une fonction polynomiale du second degré (n = 4159 chiots au total)(Lecarpentier et Martinez, 2017) (Vert = espèce canine, Rouge = format Small ; Jaune = format Medium ; Bleu = format Large ; Violet = format Giant)
Une autre donnée intéressante concerne l’expression du taux de croissance en terme de multiplicité du poids de naissance. Ce sont alors les races moyennes qui obtiennent le taux de croissance le plus élevé (Fiszdon et Kowalczyk, 2009).
Tableau 4 : Multiplicité des poids de naissance aux 24ème et 42ème jours de vie au sein de 8 races (n=501 chiots) (Fiszdon et Kowalczyk, 2009)

Le chien, comme les autres mammifères, est une espèce diphyodonte, c’est-à-dire qui présente 2 dentitions : une dentition déciduale de 28 dents et une dentition définitive de 42 dents, 20 à la mâchoire supérieure et 22 à la mâchoire inférieure. On peut parfois lire que la dentition de lait est composée de 32 dents, parce qu’on y ajoute les PM1(première paire de pré molaires) qui sont des dents de lait persistantes (Hawkins, 2001).
Les changements pendant la période pédiatrique sont surtout visibles au niveau des 6 incisives : 2 pinces (I1), 2 mitoyennes (I2), 2 coins (I3) (figure 9).
Figure 9: La denture du chiot (vue latérale de la bouche) ; I=incisives, C=canines, P=pré-molaires (Pollet, 2009)
Les dents déciduales terminent leur apparition jusqu’à 5 semaines pour P2. Les dents qui apparaissent ensuite sont déjà des dents définitives (P1, M1, M2 et M3) et les dents déciduales seront remplacées progressivement à partir de 4 mois (tableau 7).
Tableau 7 : Date de remplacement des dents déciduales par des dents permanentes chez le chiot; I=incisives, C=canines, PM=pré-molaires, M=molaires (Pollet, 2009)
Le remplacement des dents déciduales se fait toujours de l’intérieur vers l’extérieur de la machoire, ce qui permet d’estimer l’âge d’un chiot grâce à sa dentition : I1 remplacées, puis I2 puis I3…etc. Les dents permanentes dites « en fleurs de lys » apparaissent progressivement (figure 10).
Figure 10 : Evolution de la dentition du chiot entre 3 et 5 mois : remplacement progressif des dents déciduales (Cours d’anatomie, ENVT, 2015)
Il y a des variations entre les grandes et les petites races, chez lesquelles l’apparition des dents est respectivement plus avancée et plus retardée. La chute des dents de lait (surtout des incisives et des canines) peut être retardée et ces dents peuvent même persister alors que les dents définitives commencent à pousser, ce qui est surtout observé chez les races naines.
Chez les chiens de petit format, il arrive parfois que les dents de lait ne tombent pas seules, et plus spécialement que les canines de lait ne tombent pas lors de la pousse des canines permanentes. L’extraction de la canine de lait persistante doit impérativement être faite à l’âge de 7 mois, sinon des problèmes d’aplomb dentaire (verticalité des dents) et d’entartrage peuvent s’installer (Pollet, 2009).

La température augmente au cours du temps. Elle ne se stabilise pas avant 2 mois d’âge (figure 12 et tableau 9). Il n’y a pas de différence de température rectale significative observée entre les mâles et les femelles (Catteau, 2014a).
Figure 12: Evolution de la température rectale de la naissance à l’âge de 2 mois (n=437) (Catteau, 2014)
Tableau 9: Evolution de la température rectale de la naissance au sevrage (n=437) (Catteau, 2014)
Le format racial a une influence sur la température pendant la période pédiatrique (de 21 jours à 2 mois) : la température des chiots de petites races est en moyenne supérieure à celle des chiots de grande race. La différence est de l’ordre de 0,2°C (Catteau, 2014).

- Lignée rouge
L’hématocrite diminue physiologiquement au cours des premières semaines de vie à cause de la diminution de production et de la courte durée de vie des globules rouges mais aussi à cause de la polychromie et de la présence de globules rouges nucléés ou de corps de Howell-Jolly. Il croit ensuite jusqu’à se stabiliser au niveau des valeurs adultes entre 2 et 6 mois d’âge (Root Kustritz, 2011b). Les valeurs hématologiques sont présentées dans le tableau 18.
D’après Calvache (2008), l’analyse des différents résultats publiés sur le sujet montre que chez le chiot, les valeurs de la numération des globules rouges, d’hémoglobine et d’hématocrite sont inférieures aux valeurs usuelles de l’adulte entre 1 semaine et 3 mois.
Pour le VGM, les données sont comprises dans l’intervalle de référence adulte chez les chiots de 0 à 6 mois (Calvache, 2008).
Chez les chiots de moins de 4 mois, on doit observer une réponse régénérative supérieure à celle des adultes (Root Kustritz, 2011b).
Tableau 18: Lignée rouge chez le chiot âgé de 8 semaines – valeurs hématologiques (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine; GR : globules rouges. Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs moyennes.
- Lignée blanche
Chez le chiot, les nombres de globules blancs, de neutrophiles et de lymphocytes , qui avaient diminué au cours du premier mois de vie, ré-augmentent au cours du second mois. Cette leucocytose du jeune, incluant souvent une neutrophilie et une lymphocytose pourrait être une simple réponse aux nouvelles stimulations du système immunitaire naïf du chiot (von Dehn, 2014). Les valeurs hématologiques normales du chiot âgé de 2 mois sont présentées dans le tableau 19 et une synthèse retraçant l’évolution de ces paramètres au cours des deux premiers mois de vie est donnée dans le tableau 20.
Une ascension progressive des paramètres hématologiques peut être détectée à partir de 2 mois.
Tableau 19: Lignée blanche chez le chiot de 8 semaines – valeurs hématologiques (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GB : globules blancs. Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs moyennes.
Tableau 20: Evolution de l’hémogramme du chiot de race Beagle au cours des 2 premiers mois de vie,, n=70 (Earl et al., 1973)
D’autres intervalles de valeurs ont été trouvés par Shifrine et al (1973) et ces valeurs, ainsi que leur évolution chez le chiot entre 0 et 64 jours d’âge semblent correspondre aux valeurs présentées par Earl et al. A titre informatif, le tableau 21 présente les résultats de leur étude. Les différences observées peuvent s’expliquer par l’intervention d’opérateurs différents et l’utilisation d’analyseurs différents.
Tableau 21: Hémogramme du chiot de race Beagle en fonction de l’âge, n=48 (Shifrine et al., 1973)
- Plaquettes
Après 8 semaines, la concentration plaquettaire sanguine est comprise entre 240 et 435 x 103/µL, pour une valeur moyenne de 324 x 103/µL (Earl et al., 1973).
L’évaluation de la coagulation est limitée chez les nouveau-nés mais semble correspondre aux valeurs de référence de l’adulte pour le temps de prothrombine (PT) et le fibrinogène à partir de 8 semaines (Center, 2011).

La motilité du tractus digestif semble être contrôlée davantage par la distension que par une activité électrique dans les 40 premiers jours (Root Kustritz, 2011a).
Les chiots doivent boire de l’eau à partir de 5 semaines. A 6 semaines, 50% de leur régime alimentaire doit être constitué d’aliments solides, et le sevrage lactique intervient entre 6 et 8 semaines (Prendergast, 2011).
L’interprétation des radiographies abdominales n’est pas toujours évidente de par la petite taille des animaux et le manque de données de référence sur certains organes spécifiques. De même, la réalisation d’une échographie abdominale peut s’avérer difficile chez le nouveau-né en fonction de sa taille. Un épanchement abdominal est observé chez 24% des chiots à 56 jours de vie mais l’origine du fluide n’est pas déterminée (Richard et Toniolo, 2019).
Le système digestif du chiot est très fragile et facilement affecté par l’environnement, le régime alimentaire et les pathogènes car les défenses contre les infections sont réduites chez le nouveau-né. Tant que la production d’acides gastriques n’est pas complètement développée, l’acidité de l’estomac du chiot est inférieure à celle de l’adulte, ce qui diminue la barrière chimique et donc les défenses contre les agents pathogènes en permettant le développement d’un plus grand nombre de bactéries (Rickard, 2011).
Les enzymes digestives pancréatiques sont normalement produites et les valeurs de référence tendent à se rapprocher des valeurs usuelles pour le chien adulte (tableau 28) (Rørtveit et al., 2015).
Tableau 28 : Valeurs observées pour l’activité des enzymes pancréatiques chez le chiot de 2 mois. Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes.
A partir de 6 à 8 semaines, les chiots peuvent avoir une alimentation exclusivement solide. Les besoins nutritionnels du chiot en croissance sont (Cours d’alimentation, ENVT, 2016) :

Les structures abdominales peuvent être palpées mais le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes.
Chez la plupart des chiens, si la fermeture fonctionnelle du canal veineux se fait progressivement au cours des 2ème et 3ème jours de vie, la fermeture morphologique complète a lieu entre 1 et 3 mois (Center, 2011).
- Métabolisme du glucose
Les chiots ont une mauvaise régulation de la glycémie par rapport aux adultes, ils mettent plus de temps à se remettre d’une hypo ou hyperglycémie, ce qui peut être dû à une insensibilité relative à l’insuline endogène ou, de manière plus générale, à une mauvaise réponse aux hormones de régulation. Les chiots n’utilisent pas bien les autres sources d’énergie (lipides, acides-aminés). Le maintien de la glycémie est bien évidemment vital pour le développement neurologique. Bien que la régulation de la glycémie s’améliore avec l’âge, avant l’âge de 4 mois les chiots peuvent être considérés comme prédisposés à l’hypoglycémie lors d’anorexie ou de déshydratation. Les signes cliniques d’hypoglycémie souvent observés sont les gémissements, l’abattement, les tremblements et le coma (Rickard, 2011). Les valeurs de glycémies observées chez le chiot de 2 mois sont données dans le tableau 47.
Tableau 47 : Intervalles de référence de la glycémie du chiot à l’âge de 2 mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)
- Cholestérol et triglycérides
On peut se fier aux intervalles de référence de l’adulte pour le cholestérol (Center, 2011).
La capacité du foie du nouveau-né à synthétiser des triglycérides et le cholestérol étant plus faible chez le chiot, les lipides utilisés proviennent essentiellement de l’alimentation. Chez le chiot, la concentration en triglycérides est maximale avant le sevrage puis diminue progressivement après le sevrage (Hoskins, 2011). Les valeurs observées à l’âge de 2 mois sont données dans le tableau 48.
Tableau 48 : Intervalles de référence de la cholestérolémie et de la triglycéridémie du chiot à l’âge de 2 mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes).
- Bilirubine
La bilirubinémie du chiot est comparable à celle de l’adulte (Center, 2011)
- Acides biliaires
L’utilisation des tables de références adultes pour le dosage des acides biliaires pour l’analyse des fonctions hépatiques et hépatobiliaires est possible chez le chiot à partir de 4 semaines. Il est recommandé de comparer les valeurs en période pré et post prandiale plutôt que de ne faire qu’une analyse à un moment donné, en raison des variations physiologiques de ces paramètres (Hoskins, 2011b).
- Albumine et protéines totales
Avant 8 semaines, les chiots présentent une concentration d’albumine encore légèrement inférieure à celle des adultes. La quantité de globulines dans le sérum augmente avec l’âge, probablement en relation avec les stimulations antigéniques. La concentration sanguine en protéines totales augmente encore progressivement (Center, 2011) (tableau 49). Les valeurs de référence de l’adulte sont données à titre informatif dans le tableau 41.
Tableau 49 : Intervalles de référence de la protéinémie et de l’albuminémie du chiot à l’âge de 2 mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes).
- Activité des enzymes hépatiques
Les valeurs observées pour l’activité des enzymes hépatiques tendent à se rapprocher des valeurs usuelles de l’adulte (tableau 50). Les valeurs de référence de l’adulte sont données à titre informatif dans le tableau 32.
Tableau 50 : Intervalles de référence de l’activité des enzymes hépatiques du chiot à l’âge de 2 mois (Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)
- Cycle de l’urée
Le cycle de l’urée se perfectionne à différents moments du développement fœtal et néonatal. Le taux d’ammonium chez des chiots cliniquement sains de 2 mois se trouve dans l’intervalle de référence adulte, excepté pour certains Irish Wolfhounds qui présentent un retard de fermeture du canal veineux. Cependant, l’ammonium étant soluble dans le sang, une analyse immédiate de l’échantillon est obligatoire et les résultats sont difficiles à interpréter. L’analyse est donc peu répétable et rarement effectuée en pratique. On peut cependant faire une recherche de cristaux d’ammonium dans les urines (Center, 2011).

L’innervation autonome du cœur et des vaisseaux est incomplète à la naissance, rendant la régulation via le baroréflexe moins efficace que chez l’adulte. La contractilité du myocarde n’est pas totalement développée non plus, ce qui limite la capacité d’adaptation cardiaque en cas d’hémorragie, d’hyperthermie ou de déséquilibre acido-basique. Les réflexes vagaux ne se développent pas avant l’âge de 8 semaines environ (Bright, 2011; Rickard, 2011).
Tableau 56 : Rythme cardiaque et valeurs moyennes des pressions artérielles chez le chiot de 2 mois, d’après Moon et al, 2001 et Brigh, 2011.
Des souffles cardiaques de grade I à III sont souvent observés mais sans incidence car uniquement causés par une augmentation du débit sanguin dans l’aorte ou l’artère pulmonaire ou l’évolution des cloisonnements embryologiques du cœur. Cependant, un souffle cardiaque de grade VI/VI est plus souvent dû à une anomalie congénitale du cœur et peuvent être révélateurs de pathologies cardiaques majeures. On observera alors d’autres signes tels que la non-concordance du pouls fémoral avec le choc précordial, des muqueuses pâles ou cyanosées, une distension veineuse, de l’ascite ou une hépatomégalie. Les maladies cardiaques congénitales les plus fréquentes chez le chiot seraient la sténose sub-aortique et la persistance du canal aortique selon les études américaines (Root Kustritz, 2011a).
Electrocardiogramme : L’onde QRS se dirige progressivement vers la gauche, et devient plus caudale (Trautvetter et al., 1981).

La fréquence respiratoire du chiot est similaire à celle de l’adulte, c’est-à-dire comprise entre 20 et 24 mouvements par minute. L’auscultation pulmonaire s’en trouve facilitée (Taboada et Turnwald, 2011).
La radiographie thoracique reste un examen difficile à mettre en place à cause du manque de données sur les jeunes animaux. Les radiographies sont alors interprétées comme celles de l’adulte. Le lavage trachéal et les autres méthodes de collecte d’échantillon pour mise en culture ou cytologie peuvent être pratiquées comme chez l’adulte (Root Kustritz, 2011a).

- Urémie et créatininémie
L’urémie continue de diminuer. Une hypothèse à ce faible taux d’urée sanguine chez le jeune serait l’augmentation de la synthèse protéique sous l’influence des hormones de croissance ou l’augmentation du débit de filtration glomérulaire en réponse à une augmentation du métabolisme général (von Dehn, 2014).
La créatininémie subit une légère augmentation à partir de 7 à 8 semaines de vie. Des variations interraciales sont rapportées, notamment chez le Berger Allemand, race dans laquelle le chiot semble avoir un taux de créatinine au-dessus de la moyenne des chiots dans autres races à partir de 8 semaines ou chez le Greyhound qui montre également une créatininémie supérieure en relation avec son important développement de masse musculaire (von Dehn, 2014).
Les valeurs d’urémie et de créatininémie ont été étudiées par plusieurs auteurs mais toutes les études aboutissent à des intervalles de référence significativement différents (Gorman, 2011; Moon et al., 2001; O’Brien et al., 2014; Rørtveit et al., 2015; Rosset et al., 2012).
- Débit de filtration glomérulaire
Le débit de filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal continuent d’augmenter progressivement jusqu’à atteindre les valeurs adultes entre 8 et 10 semaines (figure 15) (von Dehn, 2014). Au cours du développement, l’augmentation de la pression artérielle et la diminution de la résistance vasculaire entrainent nécessairement une augmentation de la perfusion rénale et du débit de filtration glomérulaire. En effet, chez le chiot, le système rénine-angiotensine semble inefficace jusqu’à 6 semaines environ, et le débit sanguin rénal est directement corrélé à la pression artérielle.
La filtration glomérulaire passe de 21% de la capacité finale à la naissance pour atteindre 53% vers l’âge de huit semaines (Heller et Capek, 1965 ; Hoster et Valtin, 1971)
Figure 15: Evolution du débit de filtration glomérulaire (GRF) au cours des 2 premiers mois de vie du chiot (Kruger et al., 2011)
- Equilibre électrolytique
Les valeurs de la natrémie, de la kaliémie et de la chlorémie tendent à se rapprocher des valeurs de l’adulte (tableau 64).
Tableau 63: Intervalles de référence du sodium, du potassium et des chlorures chez le chiot âgé de 2 mois, d’après O’Brien et al, 2014 et Rortveit et al, 2015
- Analyse d’urine
La concentration urinaire en protéines et glucose devient comparable à celle des adultes entre 6 et 8 semaines après la naissance (Rickard, 2011).
La densité urinaire est comprise entre 1,006 et 1,017 (Proffenbarger et al, 1990)
Il n’y a aucune différence significative concernant le pH urinaire selon l’âge des animaux. Celui-ci varie entre 6,5 et 8,0 (Casseleux, 2007).

Tous les réflexes sont acquis définitivement vers 5 ou 6 semaines. Le chiot peut courir, franchir des obstacles, tomber et se redresser rapidement. Les perceptions visuelle et auditive du chiot doivent être correctes à partir de 5 semaines (Pageat, 1998). Cette évolution est résumée sur le graphique de la figure 16.
L’électro-encéphalogramme devient semblable à celui de l’adulte vers l’âge de 7 à 8 semaines (Beaver, 1982).
Figure 16 : Développement sensoriel et moteur du chiot de 0 à 8 semaines : Le début de la barre représente l’apparition du caractère et la largeur maximale représente l’arrivée à maturité du caractère (Lord, 2013)

C’est une période cruciale, marquée par l’influence du milieu extérieur sur le comportement du chiot. Elle est incluse dans une période dite sensible qui peut se définir comme « une période ou phase du développement où des réponses particulières ou des préférences sont acquises plus rapidement qu’à d’autres périodes » (Serpell et Jagoe, 1995). En d’autres termes, c’est une période au cours de laquelle l’animal est très réceptif à certaines expériences qui peuvent avoir des conséquences durables sur son comportement. L’apprentissage et la mémorisation sont facilités.
- Activité
A huit semaines, les chiots dorment et se réveillent presque comme des adultes, leur besoin de sommeil a considérablement diminué (Giffroy, 1985).
Les comportements sont essentiellement des comportements de jeux.
- Comportement alimentaire
Vers la moitié de la 4ème semaine, le chiot commence à manifester un comportement alimentaire d’adulte tout en continuant de téter régulièrement sa mère. Certains chiots se mettent à solliciter les régurgitations maternelles d’aliments prédigérés (Shepherd, 2009). Cela se manifeste par des mordillements de la commissure des lèvres de la bouche maternelle. La transition de l’alimentation lactée vers une alimentation solide commence alors. Le sevrage alimentaire est définitif entre sept et dix semaines (Rosset, 2006).
- Socialisation intraspécifique
La phase de socialisation commence autour de 3 semaines d’âge : le chiot, grâce à sa mère et ses congénères de la portée, identifie son espèce. La socialisation est intraspécifique : le chiot apprend à reconnaître les siens et surtout à communiquer avec eux. Malgré la grande diversité phénotypique des races de chiens, ils sont donc capables de discriminer les membres de leur espèce (Autier-Dérian et al., 2013)
Le chiot va acquérir les comportements de l’espèce et augmenter son répertoire comportemental. La période critique de socialisation est basée sur la capacité du chiot à explorer et donc sur son développement sensoriel. Elle commence à 4 semaines, lorsque les chiots ne sont pas effrayés par ce qui est nouveau et cherchent à s’en approcher (Scott and Fuller, 1965). La socialisation du chiot est favorisée par une phase attractive qui s’étendrait de la 3ème semaine à la 7ème semaine au cours de laquelle le chiot est intéressé par tout ce qui l’entoure et intègre ce qu’il perçoit comme étant des éléments familiers : chiens, chats, hommes… (Vastrade, 1987).
La socialisation réalisée au cours de la période sensible est dite socialisation primaire. Si elle a lieu en dehors de cette période, elle est plus difficile mais pas impossible : elle est alors appelée socialisation secondaire.
C’est aussi là que le chiot acquière les autocontrôles et apprend, au contact de ses congénères, à adapter sa réponse à l’intensité des stimuli. L’inhibition de morsure doit être acquise à l’âge de 8 semaines.
- Socialisation à l’homme
Le chien se socialise à son espèce et peut se familiariser à d’autres. Pour ce faire, il est nécessaire de le mettre en contact avec l’espèce entre 3 et 12 semaines d’âge. La familiarisation sera d’autant plus facilitée que l’on se situe dans la phase attractive (Scott et Fuller, 1965).
Pour familiariser un chiot à l’Homme, il est nécessaire de lui présenter un maximum d’humains de morphologie différente : hommes, femmes, enfants, petits, grands… durant quelques minutes mais pendant plusieurs jours (Miklósi, 2015).
Cette attraction pour l’Homme est cependant moins systématique dès lors que le chien n’a pas été précocement en contact avec lui. En effet, une rencontre à l’âge adulte avec des espèces qui ne lui sont pas familières provoquera chez le chien une réaction de curiosité qui se manifestera par une incitation au jeu, un comportement de prédation ou de la peur se traduisant par de l’évitement ou de l’agression (Lorenz, 1984).
- Propreté
Vers 4 ou 5 semaines, la plupart des chiots sont suffisamment mobiles pour quitter leur panière pour faire leurs besoins. Dans les semaines qui suivent, ils ont tendance à éliminer un peu partout dans leur box. Vers six semaines, ils recherchent les endroits de déjection précédentes en flairant le sol. Vers la neuvième semaine, la plupart des chiots éliminent dans un endroit déterminé, situé en général, en marge de leur aire de vie et choisi également par leur mère (Shepherd, 2009). Ils choisissent alors un support préférentiel (pelouse, terre, béton, carton, journal…), qu’ils rechercheront à leur arrivée dans leur nouveau foyer.

- Tonus musculaire et mobilité
Le nouveau-né doit essayer de se hisser sur ses membres antérieurs ou de pousser sur ses membres postérieurs dans les 10 premiers jours. Le chiot commence à essayer de marcher à environ 14 jours. Les chiots plus grands ou plus lourds pourront mettre un peu plus de temps avant de commencer à se déplacer (Root Kustritz, 2011a).
- Calcium et phosphore
Le calcium et le phosphore sont importants pour une bonne croissance osseuse mais aussi pour la contraction musculaire. La concentration sanguine en calcium est très élevée chez les chiots de moins de 8 semaines et redescend jusqu’à atteindre les valeurs de l’adulte vers 1 an.
- Cartilage de croissance et ossification
Les os des chiots sont généralement moins minéralisés que ceux des adultes. Ils présentent des zones de croissance métaphysaires, un cartilage parfois plus épais et de nombreux centres d’ossification secondaires mais cela est physiologique. Ces centres d’ossification apparaissent au cours de la croissance, plus ou moins tôt selon l’os considéré.
Les os d’un très jeune animal (moins de 2 mois) peuvent apparaitre comme irréguliers, notamment au niveau des métaphyses qui sont un site actif de remodelage. Cette zone est appelée « zone de réduction » et a une surface périostée rugueuse et irrégulière. Une ligne radio-transparente est visible entre la métaphyse et l’épiphyse et peut mimer une ligne de fracture ou un espace articulaire. Ces lignes vont se réduire au cours de la croissance jusqu’à ce que l’épiphyse et la métaphyse fusionnent pour former une cicatrice radio-opaque.
Les espaces articulaires semblent plus larges chez le jeune animal puisque le cartilage apparait comme un tissu mou de même opacité que le liquide synovial et que la capsule articulaire mais en réalité, les espaces articulaires ne sont pas plus grands. En cas de doute sur l’opacité des tissus mous sur les radiographies, il faut penser à radiographier le membre opposé à titre comparatif (J. Hoskins, 2001).
De par la diversité entre les races canines, entre les portées et entre les individus, il est très difficile d’établir un tableau de valeurs de référence pour toutes les données osseuses. L’idéal, lorsque les clichés concernent les membres de l’animal, est la comparaison avec le membre opposé et de garder les clichés de l’animal pour suivre l’évolution entre 2 examens (J. Hoskins, 2001).
Les tableaux suivants serviront de référence pour l’âge d’apparition et de fermeture des différents foyers d’ossification (tableaux 66, 67 et 68).
Tableau 66 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres thoraciques du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 67 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres pleviens du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 68 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os du bassin du chiot, d’après Hoskins, 2001