
Le poids du chiot est multiplié par 4 entre la naissance et 25-30 jours de vie selon le format racial (figures 3), (Lecarpentier et Martinez, 2017) .
On calcule le taux de croissance (en pourcentage) du chiot entre Ja et Jb grâce à la formule :
Taux de croissance entre Ja et Jb = [(Poids à Jb – Poids à Ja)/Poids à Ja] x100
Le taux de croissance médian entre 7 et 21 jours est de l’ordre de 110% (Tableau 2) (Belin, 2013; Lecarpentier et Martinez, 2017).
Un taux de croissance plus lent est observé chez les grandes races ou races géantes par rapport aux races médium ou petites (figure 6)
Figure 6 : Evolution du poids au cours des 21 premiers jours de vie chez les chiots de petit format (A), de format moyen (B) et de grand format (C) (NeoCare, ENVT)
Tableau 2 : Taux de croissance (en % du poids en début de période) par race et par période entre 0 et 21 jours (n = 4159)(nt = non traité) (Lecarpentier et Martinez, 2017)

Le chien, comme les autres mammifères, est une espèce diphyodonte, c’est-à-dire qui présente 2 dentitions : une dentition déciduale de 28 dents et une dentition définitive de 42 dents, 20 à la mâchoire supérieure et 22 à la mâchoire inférieure. On peut parfois lire que la dentition de lait est composée de 32 dents, parce qu’on y ajoute les PM1(première paire de pré molaires) qui sont des dents de lait persistantes (Hawkins, 2001).
Les changements pendant la période pédiatrique sont surtout visibles au niveau des 6 incisives : 2 pinces (I1), 2 mitoyennes (I2), 2 coins (I3) (figure 9).
Figure 9: La denture du chiot (vue latérale de la bouche) ; I=incisives, C=canines, P=pré-molaires (Pollet, 2009)
Les chiots naissent dépourvus de dents et le restent jusqu’à l’âge de 3 semaines.
Les dents commencent à apparaitre vers 3 semaines. D’abord des dents déciduales qui seront remplacées au fur et à mesure par des dents définitives. La dentition pourra alors être utilisée pour estimer l’âge des chiots en fonction de l’éruption des dents.
Le tableau 6 nous donne l’âge d’apparition des premières dents.
Tableau 6: Date d’apparition des dents déciduales chez le chiot au cours du 1er mois de vie (Pollet, 2009)
Il y a des variations entre les grandes et les petites races, chez lesquelles l’apparition des dents est respectivement plus avancée et plus retardée (Pollet, 2009).

A partir de l’âge de 3 semaines, la thermorégulation devient totalement efficace et l’intervalle de référence pour les températures du chiot devient le même que celui de l’adulte (Mueggler et al., 1979).
En période néonatale, les chiots présentent des épisodes d’hypothermie mais pas d’hyperthermie. L’hyperthermie apparaît à partir de l’âge de 21 jours (Catteau, 2014).
Le tableau 8 présente les températures usuelles chez le chiot au cours du premier mois.
Tableau 8: Température normale du chiot entre 0 et 4 semaines (Rickard, 2011)
Le format racial a une influence sur ces températures pendant les 3 premières semaines de vie du chiot (figure 11) (Catteau, 2014a).
Figure 11 : Evolution de la température en fonction du format racial pendant les 3 premières semaines (n=347) ; petites races n=141, races moyennes n=72, grandes races n=134 (Catteau, 2014)
La température augmente au cours du temps. Elle ne se stabilise pas avant 2 mois d’âge (figure 12 et tableau 9). Il n’y a pas de différence de température rectale significative observée entre les mâles et les femelles (Catteau, 2014a).
Figure 12: Evolution de la température rectale de la naissance à l’âge de 2 mois (n=437) (Catteau, 2014)
Tableau 9: Evolution de la température rectale de la naissance au sevrage (n=437) (Catteau, 2014)
Le format racial a une influence sur la température pendant la période pédiatrique (de 21 jours à 2 mois) : la température des chiots de petites races est en moyenne supérieure à celle des chiot de grande race. La différence est de l’ordre de 0,2°C (Catteau, 2014).

- Lignée rouge
Les chiots nouveau-nés présentent des globules rouges macrocytaires avec un volume corpusculaire moyen (CMH) élevé qui diminue jusqu’à la valeur adulte atteinte à 4 semaines d’âge. Ceci correspond au remplacement des globules rouges fœtaux par des globules rouges adultes (Root Kustritz, 2011a). Les valeurs hématologiques de la lignée rouge sont présentées dans le tableau 16.
D’après Calvache (2008), l’analyse des différents résultats publiés sur le sujet montre que chez le chiot, les valeurs de la numération des globules rouges, d’hémoglobine et d’hématocrite sont inférieures aux valeurs usuelles de l’adulte entre 1 semaine et 3 mois.
Pour le VGM, les données sont comprises dans l’intervalle de référence adulte chez les chiots de 0 à 6 mois (Calvache, 2008).
Chez les chiots de moins de 4 mois, on observe une réponse régénérative supérieure à celle des adultes (Calvache, 2008; Root Kustritz, 2011b).
Tableau 16: Lignée rouge chez le chiot âgé de 4 semaines – valeurs hématologiques (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GR : globules rouges. Les valeurs entre parenthèses sont des valeurs moyennes.
- Lignée blanche
La concentration de globules blancs, de neutrophiles et de lymphocytes diminuent au cours du premier mois de vie. (von Dehn, 2014). Les valeurs hématologiques de la lignée blanche sont présentées dans le tableau 17.
Tableau 17: Lignée blanche chez le chiot âgé de 4 semaines – valeurs hématologiques (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GB : globules blancs. Les valeurs entre parenthèses sont des valeurs moyennes.
- Plaquettes
Après 4 semaines, la concentration plaquettaire sanguine est comprise entre 130 et 360 x 103/µL, pour une valeur moyenne de 287 x 103/µL (Earl et al., 1973).

La flore intestinale des chiots nouveau-nés se développe progressivement au cours des premières semaines de vie, en fonction de leur environnement, de leur mère et de ce qu’ils ingèrent, jusqu’à former des populations stables de bactéries.
Les structures abdominales peuvent être palpées (rein gauche, intestins, colon et vessie). Le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes. Un épanchement abdominal est observé chez 28% des chiots à 35 jours de vie mais l’origine du fluide n’est pas déterminée (Richard et Toniolo, 2019).
L’interprétation des radiographies abdominales n’est pas toujours évidente de par la petite taille des animaux et le manque de données de référence sur certains organes spécifiques. De même, la réalisation d’une échographie abdominale peut s’avérer difficile chez le nouveau-né en fonction de sa taille.
Avant 30 jours, la motilité du tractus digestif est réduite (Prendergast, 2011) et semble être contrôlée davantage par la distension que par une activité électrique dans les 40 premiers jours (Root Kustritz, 2011a).
Le système digestif du chiot est très fragile et facilement affecté par l’environnement, le régime alimentaire et les pathogènes car les défenses contre les infections sont réduites chez le nouveau-né. Tant que la production d’acides gastriques n’est pas complètement développée, l’acidité de l’estomac du chiot est inférieure à celle de l’adulte, ce qui diminue la barrière chimique et donc les défenses contre les agents pathogènes en permettant le développement d’un plus grand nombre de bactéries. (Rickard, 2011).
La production de lipase pancréatique augmente durant les 3 premières semaines de vie, à mesure que le lait s’enrichit en matières grasses. Cette augmentation de production de lipase augmente l’épaisseur de la paroi intestinale, ce qui facilite la transition vers une alimentation de plus en plus solide. Le nouveau-né commence à produire de l’amylase pancréatique à partir de 21 jours (Prendergast, 2011). Le pancréas est alors capable de produire les enzymes et facteurs antimicrobiens nécessaires et les colonies bactériennes présentent dans le tractus digestif pourront se stabiliser pour former la flore digestive (Hoskins, 2011a). Les valeurs observées par Rortveit et al en 2015 sont données à titre indicatif dans le tableau 27.
Tableau 27: Valeurs de l’activité des enzymes pancréatiques observées chez le chiot âgé d’un mois, d’après Rortveit et al, 2015
A partir de 3 à 4 semaines, les chiots peuvent commencer à manger des croquettes humidifiées. Le lait couvre encore leurs besoins hydriques mais l’eau peut également être introduite progressivement. Les besoins nutritionnels du chiot en croissance sont (Cours d’alimentation, ENVT, 2016) (Annexe 3) :

Les structures abdominales peuvent être palpées mais le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes. Un épanchement abdominal peut être physiologique chez les très jeunes animaux et l’origine du fluide n’est pas déterminée.
Chez la plupart des chiens, si la fermeture fonctionnelle du canal veineux se fait progressivement au cours des 2ème et 3ème jours de vie, la fermeture morphologique complète a lieu entre 1 et 3 mois, laissant place à une fine bande fibreuse, le « ligament veineux » qui traverse le foie (Center, 2011).
- Métabolisme du glucose
La glycémie des chiots est relativement aisée à mesurer : une goutte de sang prélevée à l’oreille suffit pour effectuer la mesure avec un appareil de mesure rapide à bandelette (Silverstein, 2009). Les valeurs observées chez le chiot sont données dans le tableau 42.
Tableau 43 : Intervalles de référence de la glycémie du chiot à l’âge d’un mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)
Les chiots ont une mauvaise régulation de la glycémie par rapport aux adultes, ils mettent plus de temps à se remettre d’une hypo ou hyperglycémie, ce qui peut être dû à une insensibilité relative à l’insuline endogène ou, de manière plus générale, à une mauvaise réponse aux hormones de régulation. Les nouveau-nés n’utilisent pas bien les autres sources d’énergie (lipides, acides-aminés). Le maintien de la glycémie est bien évidemment vital pour le développement neurologique. Bien que la régulation de la glycémie s’améliore avec l’âge, avant l’âge de 4 mois les chiots peuvent être considérés comme prédisposés à l’hypoglycémie lors d’anorexie ou de déshydratation. Les signes cliniques d’hypoglycémie souvent observés sont les gémissements, l’abattement, les tremblements et le coma (Rickard, 2011).
- Cholestérol et triglycérides
La concentration sanguine en cholestérol se normalise au niveau des valeurs usuelles adultes entre 2 et 4 semaines et on peut alors se fier aux intervalles de référence de l’adulte (Center, 2011).
La capacité du foie à synthétiser des triglycérides et le cholestérol étant plus faible chez le chiot, les lipides utilisés par les nouveau-nés proviennent essentiellement de l’alimentation (Hoskins, 2011). Les valeurs observées sont données dans le tableau 44.
Tableau 44 : Intervalles de référence de la cholestérolémie et de la triglycéridémie du chiot à l’âge d’un mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes).
- Bilirubine
La bilirubinémie du chiot est comparable à celle de l’adulte (Center, 2011).
- Acides biliaires
Le dosage des acides biliaires dans le sérum n’est pas un bon indicateur de la santé hépatique pendant la période néonatale. La concentration en acides biliaires dosée chez des chiots de 4 semaines se trouve dans les intervalles de référence de l’adulte. L’utilisation des tables de références adultes pour le dosage des acides biliaires pour l’analyse des fonctions hépatiques et hépatobiliaires est donc possible chez le chiot à partir de 4 semaines. Il est recommandé de comparer les valeurs en période pré et post prandiale plutôt que de ne faire qu’une analyse à un moment donné, en raison des variations physiologiques de ces paramètres (Hoskins, 2011b).
- Albumine et protéines totales
L’albuminémie et la protéinémie tendent à se rapprocher des valeurs usuelles observées chez le chien adulte (tableau 45). Les valeurs de référence de l’adulte sont données à titre informatif dans le tableau 41.
Tableau 45 : Intervalles de référence de la protéinémie et de l’albuminémie du chiot à l’âge d’un mois (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes).
- Activité des enzymes hépatiques
Les valeurs observées pour l’activité des enzymes hépatiques tendent à se rapprocher des valeurs usuelles de l’adulte (tableau 46). Les valeurs de référence de l’adulte sont données à titre informatif dans le tableau 32.
Tableau 46 : Intervalles de référence de l’activité des enzymes hépatiques du chiot à l’âge d’un mois (Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)

En comparaison à l’adulte, les nouveau-nés ont une pression artérielle, un volume systolique et une résistance vasculaire périphérique plus faibles mais une fréquence cardiaque, un débit cardiaque, un volume plasmatique et une pression veineuse plus élevés (Moon et al., 2001).
Tableau 55: Rythme cardiaque et valeurs moyennes des pressions artérielles et veineuses chez le chiot d’un mois, d’après Moon et al, 2001 et Brigh, 2011.
L’innervation autonome du cœur et des vaisseaux est incomplète, rendant la régulation via le baroréflexe moins efficace que chez l’adulte. La contractilité du myocarde n’est pas totalement développée non plus, ce qui limite la capacité d’adaptation cardiaque en cas d’hémorragie, d’hyperthermie ou de déséquilibre acido-basique. Le chiot a un rythme sinusal régulier non associé à la respiration car les réflexes vagaux ne se développent pas avant l’âge de 8 semaines environ (Bright, 2011 ; Rickard, 2011).
Des souffles cardiaques de grade I à III sont souvent observés mais sans incidence car uniquement causés par une augmentation du débit sanguin dans l’aorte ou l’artère pulmonaire ou l’évolution des cloisonnements embryologiques du cœur. Cependant, un souffle cardiaque de grade VI/VI est plus souvent dû à une anomalie cardiaque congénitale et peuvent être révélateurs de pathologies cardiaques majeures. On observera alors d’autres signes tels que la non-concordance du pouls fémoral avec le choc précordial, des muqueuses pâles ou cyanosées, une distension veineuse, de l’ascite ou une hépatomégalie (Root Kustritz, 2011a).
Electrocardiogramme : L’onde QRS se dirige progressivement vers la gauche, en restant crâniale et ventrale (Trautvetter et al., 1981).

La fréquence respiratoire du chiot devient similaire à celle de l’adulte dès la 4ème semaine de vie. L’auscultation pulmonaire s’en trouve facilitée (Taboada and Turnwald, 2011). A l’âge d’un mois la fréquence respiratoire du chiot est comprise entre 20 et 30 mouvements par minutes (Moon et al, 2001).
La radiographie thoracique reste un examen difficile à mettre en place à cause de la petite taille des chiots et du manque de données sur les jeunes animaux. Les radiographies sont alors interprétées comme celles de l’adulte. Le lavage trachéal et les autres méthodes de collecte d’échantillon pour mise en culture ou cytologie peuvent être pratiquées comme chez l’adulte (Root Kustritz, 2011a).

- Urémie et créatininémie
L’urémie est initialement proche des valeurs adultes jusqu’à 2 semaines puis diminue entre l’âge de 2 semaines et 3 mois. Une hypothèse à ce faible taux d’urée sanguine chez le jeune serait l’augmentation de la synthèse protéique sous l’influence des hormones de croissance ou l’augmentation du débit de filtration glomérulaire en réponse à une augmentation du métabolisme général. Une diminution progressive de la créatininémie est observée entre 28 et 33 jours d’âge. (Von Dehn, 2014).
Les valeurs d’urémie et de créatininémie ont été étudiées par plusieurs auteurs mais toutes les études aboutissent à des intervalles de référence significativement différents (Gorman, 2011; Moon et al., 2001; O’Brien et al., 2014; Rørtveit et al., 2015; Rosset et al., 2012).
- Débit de filtration glomérulaire
Le débit de filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal augmentent de façon importante au cours du premier mois de vie du chiot. Le débit de filtration glomérulaire sera multiplié par 7, et le flux sanguin rénal par 4 au cours du premier mois de vie.,Le débit de filtration glomérulaire est alors en moyenne de 0,34 mL/min/g de tissu rénal pour un débit de perfusion rénale de 1,80mL/min/g (Kleinman et Lubbe, 1972).
Au cours du développement, l’augmentation de la pression artérielle et la diminution de la résistance vasculaire entrainent nécessairement une augmentation de la perfusion rénale et du débit de filtration glomérulaire. En effet, chez le chiot, le système rénine-angiotensine semble inefficace jusqu’à 6 semaines environ, et le débit sanguin rénal est directement corrélé à la pression artérielle, ce qui n’est pas le cas chez l’adulte (Heller et Capek, 1965 ; Hoster et Valtin, 1971).
Au cours du premier mois, le système rénal du chiot ne peut récupérer que 20 à 50 % de l’eau récupérée par celui d’un adulte (Kleinman et Lubbe, 1972).
- Equilibre électrolytique
La natrémie semble relativement stable chez les chiots nouveau-nés et la capacité de réabsorption du sodium est similaire à celle de l’adulte. Cependant, les chiots de moins de 3 semaines semblent avoir une capacité moindre à excréter l’excès de sodium par rapport aux adultes. Chez les chiots, les concentrations sériques en sodium et chlorure sont légèrement plus basses que chez l’adulte (tableau 63).
Tableau 62: : Intervalles de référence du sodium, du potassium et des chlorures chez le chiot âgé d’un mois
- Analyse d’urine
Pour prélever des urines pendant la période néonatale, on peut provoquer la miction en stimulant la zone génitale. Une fois que le chiot urine par lui-même, le prélèvement peut se faire par miction spontanée ou cystocentèse. Le minimal data-base d’une analyse d’urine sera alors constitué d’une mesure de la densité urinaire et d’une observation du culot (Root Kustritz, 2011a). La densité urinaire est comprise entre 1,006 et 1,017 (Proffenbarger et al, 1990)
La protéinurie et la glucosurie ne doivent plus être observées après 3 semaines de vie(Root Kustritz, 2011a).
Il n’y a aucune différence significative concernant le pH urinaire selon l’âge des animaux. Celui-ci varie entre 6,5 et 8,0 (Casseleux, 2007).

- Développement moteur
Entre 5 et 21 jours, les réflexes extenseurs deviennent dominants, et les chiots ont alors tendance à étendre leur colonne vertébrale et les membres postérieurs lorsqu’ils sont saisis par la peau du cou. Le sens tactile perd de son importance et certains réflexes primaires, comme le réflexe de fouissement ou le réflexe labial, tendent à disparaître (Pageat, 1998).
Au 21ème jour, le chiot est capable de se tenir debout (Vastrade, 1986). Au cours de la 4ème semaine de vie, les chiots commencent à avoir des mouvements coordonnés et à se déplacer (Lord, 2013).
- Développement sensoriel
La 4ème semaine de vie est marquée par le développement de l’audition : le chiot devient capable de répondre aux sons vers le 19ème jour de vie en moyenne, avec peu de variations entre les races. L’apparition du réflexe de sursautement, entre le 18ème et le 21ème jour, signe l’achèvement du développement du cortex temporal et la mise en place d’une audition fonctionnelle. Ce réflexe de sursautement se caractérise par une réaction généralisée du chiot lorsque celui-ci est soumis à un bruit de forte intensité. Le chien présente alors une flexion de la tête et du cou, une abduction de membres et une fermeture des paupières (Giffroy, 1985; Vastrade, 1986).
De même, la vision devient fonctionnelle à partir du 25ème jour de vie en moyenne, mais avec une variation interraciale plus importante : par exemple, le Berger allemand semble repérer les signaux lumineux quelques jours plus tôt que le Border collie. Le chiot distingue des formes et peut s’orienter visuellement mais la vision ne sera mature que vers l’âge de 6 semaines (Fox et Med, 1968). L’immaturité histologique de la rétine, qui ne sera complètement formée que vers 4 semaines, explique que, dans un premier temps, la réponse pupillaire à la lumière soit lente et hésitante et la vision non totalement fonctionnelle (Beaver, 1982 ; Giffroy, 1985 ; Pageat, 1998). Les réflexes photomoteurs se mettent en place vers 18 jours (Vastrade, 1986)(Tableau 72).
Au cours de la période appelée « période de transition », qui commence à l’ouverture des paupières et se termine lorsque l’audition est fonctionnelle, les vocalises se structurent et les premiers sons mixtes, obtenus par superposition, sont entendus. Les grognements et les aboiements font leur apparition dans le répertoire vocal du chiot vers la fin de cette période de transition (Pageat, 1998).
Tableau 72 : Bilan des réflexes moteurs et sensoriels présents chez le chiot à l’âge d’un mois. NC = Nerf crânien

- Activité
Au cours de la 4ème semaine, les chiots commencent à avoir des mouvements coordonnés et à se déplacer (Lord, 2013).
Au réveil, les chiots passent la majorité de leur temps à explorer et jouer (Giffroy, 1985). Le nombre de jeux augmente fortement à partir de la 3ème semaine. Les chiots reproduisent par le jeu le comportement des adultes, ce qui leur permet d’apprendre les différentes attitudes corporelles de l’espèce comme la posture d’appel au jeu, les postures de dominance ou de soumission (Shepherd, 2009).
- Comportement alimentaire
Le réflexe de succion est important mais le mordillement d’autres objets et les tentatives d’ingestion de nourriture solide apparaissent vers 4 semaines. Dès le 18ème jour, le chiot commence à laper (Giffroy, 1985).
- Socialisation intraspécifique
Le regroupement des chiots les uns sur les autres, contre leur mère ou contre la barrière pour dormir est normal. Vers la troisième semaine, le maintien d’un contact entre les chiots durant le sommeil n’est plus indispensable, ils sont en effet capables d’une certaine activité thermorégulatrice. Les chiots en bonne santé ne quitteront pas la portée et ne se mettront pas à l’écart avant l’âge de 5 à 6 semaines (Giffroy, 1985).
Le chiot va acquérir les comportements de l’espèce et augmenter son répertoire comportemental. La socialisation commence avec la mère : les chiots apprennent à se comporter en l’observant. Elle se poursuit par l’interaction avec l’environnement et les congénères. Pour les chiots, la portée constitue le principal terrain de socialisation. Les comportements sont essentiellement des comportements de jeux. L’interaction avec l’espace et les compagnons augmentent à partir de l’âge de 3 semaines alors que celle avec la mère diminue concomitamment (Scott and Fuller, 1965).
Les chiens adultes peuvent également interagir avec les chiots par le jeu et en corrigeant leur comportement par le grognement ou en montrant les dents. Les autres membres de la fratrie y participent également lorsqu’ils crient ou cessent le jeu (Miklósi, 2015).

- Tonus musculaire et mobilité
Le nouveau-né doit essayer de se hisser sur ses membres antérieurs ou de pousser sur ses membres postérieurs dans les 10 premiers jours. Le chiot commence à essayer de marcher à environ 14 jours. Les chiots plus grands ou plus lourds pourront mettre un peu plus de temps avant de commencer à se déplacer (Root Kustritz, 2011a).
- Calcium et phosphore
Le calcium et le phosphore sont importants pour une bonne croissance osseuse mais aussi pour la contraction musculaire. La concentration sanguine en calcium est très élevée chez les chiots de moins de 8 semaines et redescend jusqu’à atteindre les valeurs de l’adulte vers 1 an.
- Cartilage de croissance et ossification
Les os des chiots sont généralement moins minéralisés que ceux des adultes. Ils présentent des zones de croissance métaphysaires, un cartilage parfois plus épais et de nombreux centres d’ossification secondaires mais cela est physiologique. Ces centres d’ossification apparaissent au cours de la croissance, plus ou moins tôt selon l’os considéré.
Les os d’un très jeune animal (moins de 2 mois) peuvent apparaitre comme irréguliers, notamment au niveau des métaphyses qui sont un site actif de remodelage. Cette zone est appelée « zone de réduction » et a une surface périostée rugueuse et irrégulière. Une ligne radio-transparente est visible entre la métaphyse et l’épiphyse et peut mimer une ligne de fracture ou un espace articulaire. Ces lignes vont se réduire au cours de la croissance jusqu’à ce que l’épiphyse et la métaphyse fusionnent pour former une cicatrice radio-opaque.
Les espaces articulaires semblent plus larges chez le jeune animal puisque le cartilage apparait comme un tissu mou de même opacité que le liquide synovial et que la capsule articulaire mais en réalité, les espaces articulaires ne sont pas plus grands. En cas de doute sur l’opacité des tissus mous sur les radiographies, il faut penser à radiographier le membre opposé à titre comparatif (J. Hoskins, 2001).
De par la diversité entre les races canines, entre les portées et entre les individus, il est très difficile d’établir un tableau de valeurs de référence pour toutes les données osseuses. L’idéal, lorsque les clichés concernent les membres de l’animal, est la comparaison avec le membre opposé et de garder les clichés de l’animal pour suivre l’évolution entre 2 examens (J. Hoskins, 2001).
Les tableaux suivants serviront de référence pour l’âge d’apparition et de fermeture des différents foyers d’ossification (tableaux 66, 67 et 68).
Tableau 66 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres thoraciques du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 67 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres pleviens du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 68 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os du bassin du chiot, d’après Hoskins, 2001