
Si on rapporte le poids du chiot à son poids de naissance, selon le format racial, le poids est doublé entre 9 et 13 jours de vie. Un taux de croissance plus lent est observé chez les grandes races ou races géantes par rapport aux races médium ou petites (Lecarpentier and Martinez, 2017).

Le chien, comme les autres mammifères, est une espèce diphyodonte, c’est-à-dire qui présente 2 dentitions : une dentition déciduale de 28 dents et une dentition définitive de 42 dents, 20 à la mâchoire supérieure et 22 à la mâchoire inférieure. On peut parfois lire que la dentition de lait est composée de 32 dents, parce qu’on y ajoute les PM1(première paire de pré molaires) qui sont des dents de lait persistantes (Hawkins, 2001).
Les changements pendant la période pédiatrique sont surtout visibles au niveau des 6 incisives : 2 pinces (I1), 2 mitoyennes (I2), 2 coins (I3) (figure 9).
Figure 9: La denture du chiot (vue latérale de la bouche) ; I=incisives, C=canines, P=pré-molaires (Pollet, 2009)
Les chiots naissent dépourvus de dents et le restent jusqu’à l’âge de 3 semaines.
Les dents commencent à apparaitre vers 3 semaines. D’abord des dents déciduales qui seront remplacées au fur et à mesure par des dents définitives. La dentition pourra alors être utilisée pour estimer l’âge des chiots en fonction de l’éruption des dents.
Le tableau 6 nous donne l’âge d’apparition des premières dents.
Tableau 6: Date d’apparition des dents déciduales chez le chiot au cours du 1er mois de vie (Pollet, 2009)
Il y a des variations entre les grandes et les petites races, chez lesquelles l’apparition des dents est respectivement plus avancée et plus retardée (Pollet, 2009).

Au cours de la seconde et troisième semaine de vie, la température normale est comprise entre 37°C et 38,2°C. En dessous de 34,4°C, on observe un arrêt complet du transit (Root Kustritz, 2011a).
Durant les deux premières semaines de vie, les structures cérébrales impliquées dans le maintien de la température corporelle étant immatures, le chiot est poïkilotherme. En réalité, il perçoit les variations de température mais n’est pas capable de réguler sa température corporelle. C’est grâce à l’existence d’un thermotactisme positif qu’il lui est possible de trouver les sources de chaleur indispensables au maintien de sa température corporelle et de sa survie (Beaver, 1982).

- Lignée rouge
Les chiots nouveau-nés présentent des globules rouges macrocytaires avec un volume corpusculaire moyen (VGM) élevé qui diminue au cours des premières semaines (Root Kustritz, 2011a). Les valeurs hématologiques de la lignée rouge sont présentées dans le tableau 14.
D’après Calvache (2008), l’analyse des différents résultats publiés sur le sujet montre que chez le chiot, les valeurs de la numération des globules rouges, d’hémoglobine et d’hématocrite sont inférieures aux valeurs usuelles de l’adulte entre 1 semaine et 3 mois.
Pour le VGM, les données sont comprises dans l’intervalle de référence adulte chez les chiots de 0 à 6 mois (Calvache, 2008).
Chez les chiots de moins de 4 mois, on observe une réponse régénérative supérieure à celle des adultes (Calvache, 2008; Root Kustritz, 2011b).
Tableau 14: Lignée rouge chez le chiot âgé de 2 semaines – valeurs hématologiques (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GR : gobules rouges. Les valeurs entre parenthèses sont des valeurs moyennes.
- Lignée blanche
La concentration de globules blancs, de neutrophiles et de lymphocytes diminuent au cours du premier mois de vie mais reste cependant supérieures aux valeurs usuelles rencontrées chez l’adulte. Cette leucocytose du jeune, incluant souvent une neutrophilie et une lymphocytose pourrait être une simple réponse aux nouvelles stimulations du système immunitaire naïf du chiot (von Dehn, 2014). Les valeurs hématologiques de la lignée blanche sont présentées dans le tableau 15.
Tableau 15: Valeurs hématologiques de la lignée blanche chez le chiot de 2 semaines en bonne santé (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine. Les valeurs entre parenthèses sont des valeurs moyennes
- Plaquettes
A la fin de la 2ème semaine, la concentration plaquettaire sanguine est comprise entre 210 et 352 x 103/µL, pour une valeur moyenne de 290 x 103/µL (Earl et al., 1973).

La flore intestinale des chiots nouveau-nés se développe progressivement au cours des premières semaines de vie, en fonction de leur environnement, de leur mère et de ce qu’ils ingèrent, jusqu’à former des populations stables de bactéries.
Les structures abdominales peuvent être palpées (rein gauche, intestins, colon et vessie). Le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes. Un épanchement abdominal est observé chez 50% des chiots à 14 jours de vie mais l’origine du fluide n’est pas déterminée (Richard et Toniolo, 2019).
Avant 30 jours, la motilité du tractus digestif est réduite (Prendergast, 2011) et semble être contrôlée davantage par la distension que par une activité électrique dans les 40 premiers jours (Root Kustritz, 2011a).
L’interprétation des radiographies abdominales n’est pas toujours évidente de par la petite taille des animaux et le manque de données de référence sur certains organes spécifiques. De même, la réalisation d’une échographie abdominale peut s’avérer difficile chez le nouveau-né en fonction de sa taille.
Le système digestif du chiot est très fragile et facilement affecté par l’environnement, le régime alimentaire et les pathogènes car les défenses contre les infections sont réduites chez le nouveau-né. Tant que la production d’acides gastriques n’est pas complètement développée, l’acidité de l’estomac du chiot est inférieure à celle de l’adulte, ce qui diminue la barrière chimique et donc les défenses contre les agents pathogènes en permettant le développement d’un plus grand nombre de bactéries. (Rickard, 2011).
La production de lipase pancréatique augmente durant les 3 premières semaines de vie, à mesure que le lait s’enrichit en matières grasses. Cette augmentation de production de lipase augmente l’épaisseur de la paroi intestinale. Le pancréas ne produit pas encore d’amylase mais le lait maternel contient cette amylase qui permet au nouveau-né de digérer les sucres du lait dans le tractus digestif (Prendergast, 2011). Les valeurs observées par Rortveit et al en 2015 sont données à titre indicatif dans le tableau 26.
Tableau 26: Valeurs de l’activité des enzymes pancréatiques relevées chez le chiot de 2 semaines, d’après Rortveit et al, 2015

Les structures abdominales peuvent être palpées mais le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes. Un épanchement abdominal peut-être physiologique chez les très jeunes animaux et l’origine du fluide n’est pas déterminée.
- Métabolisme du glucose
La glycémie des nouveau-nés est relativement aisée à mesurer : une goutte de sang prélevée à l’oreille suffit pour effectuer la mesure avec un appareil de mesure rapide à bandelette (Silverstein, 2009). Les valeurs obtenues sont présentées dans le tableau 38.
Tableau 38 : Intervalles de référence de la glycémie du chiot à l’âge de 2 semaines (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)
Les chiots ont une mauvaise régulation de la glycémie par rapport aux adultes, ils mettent plus de temps à se remettre d’une hypo ou hyperglycémie, ce qui peut être dû à une insensibilité relative à une mauvaise réponse aux hormones de régulation. Les nouveau-nés n’utilisent pas bien les autres sources d’énergie (lipides, acides-aminés). Le maintien de la glycémie est bien évidemment vital pour le développement neurologique. Bien que la régulation de la glycémie s’améliore avec l’âge, avant l’âge de 4 mois les chiots peuvent être considérés comme prédisposés à l’hypoglycémie lors d’anorexie ou de déshydratation. Les signes cliniques d’hypoglycémie souvent observés sont les gémissements, l’abattement, les tremblements et le coma (Rickard, 2011).
- Cholestérol et triglycérides
La capacité du foie à synthétiser des triglycérides et le cholestérol étant plus faible chez le chiot, les lipides utilisés par les nouveau-nés proviennent essentiellement de l’alimentation (Hoskins, 2011). Les valeurs observées sont données dans le tableau 39.
Tableau 39 : Intervalles de référence de la cholestérolémie et de la triglycéridémie du chiot à l’âge de 2 semaines (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes).
- Bilirubine
La bilirubinémie se stabilise dans l’intervalle de référence de l’adulte au cours des 2 premières semaines de vie (Center, 2011).
- Acides biliaires
Le dosage des acides biliaires dans le sérum n’est pas un bon indicateur de la santé hépatique pendant la période néonatale. La concentration en acides biliaires mesurée chez des chiots de 2 semaines se trouve dans les intervalles de référence de l’adulte (Center, 2011).
- Albumine et protéines totales
L’albuminémie et la protéinémie augmentent progressivement mais restent en dessous des valeurs usuelles observées chez le chien adulte (tableau 40 et 41).
Tableau 40 : Intervalles de référence de la protéinémie et de l’albuminémie du chiot à l’âge de deux semaines (les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)
Tableau 41 : Intervalles de référence de la protéinémie et de l’albuminémie du chient adulte selon les différents auteurs
- Activité des enzymes hépatiques
Des différences de valeurs observées entre les adultes et les chiots reflètent une plus faible capacité fonctionnelle du foie pouvant être liée à la maturation des voies métaboliques, à la croissance, à une différence de volume de distribution, de composition corporelle ou de nutrition. L’activité de la phosphatase alcaline (PAL), l’aspartate aminotransférase (ASAT), la γ-glutamyltransferase (GGT), la créatine kinase (CK) et la lactate déshydrogénase (LDH) augmente jusqu’à 10 à 14 jours de vie. L’activité de l’alanine aminotransférase est quant à elle plus faible en début de vie (von Dehn, 2014). Les valeurs observées sont données dans le tableau 42 pour le chiot âgé de 2 semaines et dans le tableau 32 pour l’adulte.
Tableau 42 : Intervalles de référence de l’activité des enzymes hépatiques du chiot à l’âge de 2 semaines (Les valeurs entre parenthèses indiquent des valeurs médianes)

En comparaison à l’adulte, les nouveau-nés ont une pression artérielle, un volume systolique et une résistance vasculaire périphérique plus faibles mais une fréquence cardiaque, un débit cardiaque, un volume plasmatique et une pression veineuse plus élevés. Le rythme cardiaque moyen est de 212 bpm au cours de la 2ème semaine de vie (Moon et al., 2001).
L’innervation autonome du cœur et des vaisseaux est incomplète, rendant la régulation via le baroréflexe moins efficace que chez l’adulte. La contractilité du myocarde n’est pas totalement développée non plus, ce qui limite la capacité d’adaptation cardiaque en cas d’hémorragie, d’hyperthermie ou de déséquilibre acido-basique. Le chiot a un rythme sinusal régulier non associé à la respiration car les réflexes vagaux ne se développent pas avant l’âge de 8 semaines environ (Bright, 2011 ; Rickard, 2011).
Des souffles cardiaques de grade I à III sont souvent observés mais sans incidence car uniquement causés par une augmentation du débit sanguin dans l’aorte ou l’artère pulmonaire ou l’évolution des cloisonnements embryologiques du cœur. Cependant, un souffle cardiaque de grade VI/VI est plus souvent dû à une anomalie cardiaque congénitale et peut être révélateurs de pathologies cardiaques majeures. On observera alors d’autres signes tels que la non-concordance du pouls fémoral avec le choc précordial, des muqueuses pâles ou cyanosées, une distension veineuse, de l’ascite ou une hépatomégalie (Root Kustritz, 2011a).
Electrocardiogramme : L’onde QRS se dirige progressivement vers la gauche, en restant crâniale et ventrale. L’amplitude de l’onde QRS est plus faible que chez l’adulte (Trautvetter et al., 1981).

La fréquence respiratoire reste supérieure à celle de l’adulte au cours de la 2ème semaine de vie. On observe en effet un rythme de 18 à 36 mouvements respiratoires par minute (Poffenbarger et al., 1990).

- Urémie et créatininémie
L’urémie est proche des valeurs adultes jusqu’à 2 semaines (von Dehn, 2014).
Concernant les valeurs d’urémie et de créatininémie, elles sont été étudiées par plusieurs auteurs mais toutes les études aboutissent à des intervalles de référence significativement différents (Gorman, 2011; Moon et al., 2001; O’Brien et al., 2014; Rørtveit et al., 2015; Rosset et al., 2012).
- Equilibre électrolytique
La natrémie semble relativement stable chez les chiots nouveau-nés et la capacité de réabsorption du sodium est similaire à celle de l’adulte. Cependant, les chiots de moins de 3 semaines semblent avoir une capacité moindre à excréter l’excès de sodium par rapport aux adultes. Chez les chiots, les concentrations sériques en sodium et chlorure sont légèrement plus basses que chez l’adulte dans les 6 premiers mois (tableau 62).
La kaliémie est quant à elle inférieure aux valeurs de référence entre 2 et 4 semaines. Ce qui pourrait être expliqué par la présence de pompes Na/K dans les érythrocytes du chiot conduisant à une plus forte concentration en potassium intracellulaire. Ces pompes disparaissent rapidement après la naissance chez la majorité des races, exceptées les Akitas, Jindos et Shibas japonais qui ont donc par la suite une plus grande concentration de potassium intracellulaire (Kruger et al., 2011).
Tableau 61: Intervalles de référence du sodium, du potassium et des chlorures chez le chiot âgé de 2 semaines
- Analyse d’urine
Pour prélever des urines pendant la période néonatale, on peut provoquer la miction en stimulant la zone génitale. Le minimal data-base d’une analyse d’urine sera alors constitué d’une mesure de la densité urinaire et d’une observation du culot (Root Kustritz, 2011a). La densité urinaire est comprise entre 1,006 et 1,017 (Proffenbarger et al, 1990).
Une protéinurie physiologique pourra être observée au cours des premiers jours de vie. Des anticorps colostraux peuvent également être excrétés dans les urines.
Une réabsorption tubulaire incomplète du glucose est fréquemment observée chez le jeune, ce qui peut être corrélé à une plus grande proportion de néphrons immatures. Une glucosurie est détectée dans 50% des analyses d’urines chez des chiots de moins de 5 jours (Proffenbarger et al, 1990).
Il n’y a aucune différence significative concernant le pH urinaire selon l’âge des animaux. Celui-ci varie entre 6,5 et 8,0 (Casseleux, 2007).

L’encéphale, et en particulier le cortex, se développent très rapidement après la naissance. Ce développement concerne d’abord le lobe occipital, qui porte notamment les aires visuelles. Quant au lobe frontal, portant les aires sensorielles et motrices, il se développe moins vite (Fox et Med, 1968).
- Développement moteur
La myélinisation assure une propagation plus rapide et plus efficace de l’influx nerveux et la corticalisation permet l’apparition des contrôles supérieurs ; par conséquent, on voit apparaître des réponses de type volontaire chez le nouveau-né à partir de la 2ème semaine de vie (Fox, 1966).
Le réflexe de soutien donne au chiot la capacité de tenir son corps. Il apparaît entre le sixième et le dixième jour au niveau des membres antérieurs, comme si le chiot tractait son train arrière. Puis, il apparaît entre le onzième et le quinzième jour au niveau des membres postérieurs (Fox, 1963).
Entre 5 et 21 jours, les réflexes extenseurs deviennent dominants, et les chiots ont alors tendance à étendre leur colonne vertébrale et les membres postérieurs lorsqu’ils sont saisis par la peau du cou.
- Développement sensoriel
La deuxième semaine de vie est marquée par le fort développement de l’olfaction entre le 8ème et le 13ème jour, ce qui va permettre au chiot de découvrir son environnement grâce à l’odorat dans un premier temps (Lord, 2013).
Généralement, les paupières se séparent entre le 5ème et le 14ème jour de vie mais le chiot ne distingue pas encore les formes. Le test de Shirmer peut être réalisé à partir de ce moment. Après l’ouverture des paupières, un œdème de la cornée peut être présent pendant 2 à 3 semaines. La couleur de l’iris évolue, et devient parfois définitive seulement après la période néonatale. Dès l’ouverture des yeux, le réflexe cornéen est présent. Le réflexe de clignement à la menace apparait entre le 10ème et le 21ème jour. Le réflexe photomoteur est absent (Vastrade, 1986)(Tableau 71).
Le canal auriculaire, clos à la naissance, s’ouvre entre le 6ème et le 14ème jour de vie mais le chiot est encore sourd. L’examen des oreilles est souvent limité par la petite taille du canal et la présence de débris épithéliaux (Root Kustritz, 2011).
La date d’ouverture des yeux et l’acquisition de l’audition varient d’une race à l’autre. Par exemple, les Cockers ouvrent leurs yeux autour du 14ème jour de vie contre seulement 11 % des Fox terriers au même âge. Pour l’audition, les deux races sont classées en sens inverse: au même âge, 61 % des Cockers répondent au réflexe de sursautement contre 100 % chez les Fox (Scott et Fuller, 1965).
Les réflexes innés présents dès la première semaine de vie tendent à diminuer au profit de mouvements volontaires plus complexes comme remuer la queue ou faire des petits sauts (Fox, 1965).
Ce n’est que vers la fin de la deuxième semaine que les modifications comportementales sont accompagnées de modifications de l’électroencéphalogramme (Beaver, 1982).
Tableau 71 : Bilan des réflexes moteurs et sensoriels présents chez le chiot à l’âge de 2 semaines. NC = Nerf cranien

Les nouveau-nés passent la majorité de leur temps à dormir au cours des premières semaines de vie. Ils se regroupent autour de la mère ou entre eux mais ne s’éloignent pas de la portée. Les chiots sont immatures à la naissance et entièrement dépendants de leur mère qui les nourrit, les maintient au chaud et stimule leur comportement éliminatoire (Bendaoud-Joubert, 2018).
Le répertoire vocal du chiot est constitué de 3 sons principaux. Chaque son est adapté à la situation : les geignements constituent souvent une demande de soin (faim, froid…). Les glapissements sont plutôt émis dans les situations de détresse, de peur ou de douleur (lorsque la mère écrase ses petits ou quand elle s’éloigne du nid). Les grognements et soupirs signifient une certaine satisfaction, après la tétée par exemple (Giffroy, 1985).

- Tonus musculaire et mobilité
Le nouveau-né doit essayer de se hisser sur ses membres antérieurs ou de pousser sur ses membres postérieurs dans les 10 premiers jours. Le chiot commence à essayer de marcher à environ 14 jours. Les chiots plus grands ou plus lourds pourront mettre un peu plus de temps avant de commencer à se déplacer (Root Kustritz, 2011a).
- Calcium et phosphore
Le calcium et le phosphore sont importants pour une bonne croissance osseuse mais aussi pour la contraction musculaire. La concentration sanguine en calcium est très élevée chez les chiots de moins de 8 semaines et redescend jusqu’à atteindre les valeurs de l’adulte vers 1 an.
- Cartilage de croissance et ossification
Les os des chiots sont généralement moins minéralisés que ceux des adultes. Ils présentent des zones de croissance métaphysaires, un cartilage parfois plus épais et de nombreux centres d’ossification secondaires mais cela est physiologique. Ces centres d’ossification apparaissent au cours de la croissance, plus ou moins tôt selon l’os considéré.
Les os d’un très jeune animal (moins de 2 mois) peuvent apparaitre comme irréguliers, notamment au niveau des métaphyses qui sont un site actif de remodelage. Cette zone est appelée « zone de réduction » et a une surface périostée rugueuse et irrégulière. Une ligne radio-transparente est visible entre la métaphyse et l’épiphyse et peut mimer une ligne de fracture ou un espace articulaire. Ces lignes vont se réduire au cours de la croissance jusqu’à ce que l’épiphyse et la métaphyse fusionnent pour former une cicatrice radio-opaque.
Les espaces articulaires semblent plus larges chez le jeune animal puisque le cartilage apparait comme un tissu mou de même opacité que le liquide synovial et que la capsule articulaire mais en réalité, les espaces articulaires ne sont pas plus grands. En cas de doute sur l’opacité des tissus mous sur les radiographies, il faut penser à radiographier le membre opposé à titre comparatif (J. Hoskins, 2001).
De par la diversité entre les races canines, entre les portées et entre les individus, il est très difficile d’établir un tableau de valeurs de référence pour toutes les données osseuses. L’idéal, lorsque les clichés concernent les membres de l’animal, est la comparaison avec le membre opposé et de garder les clichés de l’animal pour suivre l’évolution entre 2 examens (J. Hoskins, 2001).
Les tableaux suivants serviront de référence pour l’âge d’apparition et de fermeture des différents foyers d’ossification (tableaux 66, 67 et 68).
Tableau 66 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres thoraciques du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 67 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres pleviens du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 68 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os du bassin du chiot, d’après Hoskins, 2001