
La croissance est plus longue chez les races de grande taille. Par exemple, le Mastiff atteint 50% de son poids adulte à 22,9 semaines en moyenne contre 11,1 semaines en moyenne chez l’épagneul papillon (tableau 5). Chez les races géantes, la croissance est exponentielle jusqu’à l’âge de 5 mois (figure 8) (Hawthorne et al., 2004).
Le poids adulte est atteint quand le taux de croissance devient égal à 0. Les petites et moyennes races atteignent 99% de leur poids adulte à 9 ou 10 mois alors que les races géantes ne l’atteignent qu’entre 11 et 15 mois (tableau 5) (Hawthorne et al., 2004). Les mâles peuvent mettre un peu plus de temps à atteindre leur taille adulte (Peterson, 2011).
Figure 8 : Courbes de croissance moyennes pour 12 races de chiens (Hawthorne et al., 2004)
Tableau 5 : Caractéristiques de croissance chez différentes races de chiens selon l’équation des courbes de croissance. a : poids adulte, xo : âge auquel le chiot atteint 50% du poids adulte (en semaines), T99 : âge auquel le chiot atteint 99% du poids adulte (en semaines) (D’après Hawthorne et al., 2004)
Cependant, il semble important de relativiser la pertinence des résultats précédents compte tenu de l’effectif réduit de certaines races dans cette étude.

Le chien, comme les autres mammifères, est une espèce diphyodonte, c’est-à-dire qui présente 2 dentitions : une dentition déciduale de 28 dents et une dentition définitive de 42 dents, 20 à la mâchoire supérieure et 22 à la mâchoire inférieure. On peut parfois lire que la dentition de lait est composée de 32 dents, parce qu’on y ajoute les PM1(première paire de pré molaires) qui sont des dents de lait persistantes (Hawkins, 2001).
Les changements pendant la période pédiatrique sont surtout visibles au niveau des 6 incisives : 2 pinces (I1), 2 mitoyennes (I2), 2 coins (I3) (figure 9).
Figure 9: La denture du chiot (vue latérale de la bouche) ; I=incisives, C=canines, P=pré-molaires (Pollet, 2009)
Les dents déciduales terminent leur apparition jusqu’à 5 semaines pour P2. Les dents qui apparaissent ensuite sont déjà des dents définitives (P1, M1, M2 et M3) et les dents déciduales seront remplacées progressivement à partir de 4 mois (tableau 7).
Tableau 7 : Date de remplacement des dents déciduales par des dents permanentes chez le chiot; I=incisives, C=canines, PM=pré-molaires, M=molaires (Pollet, 2009)
Le remplacement des dents déciduales se fait toujours de l’intérieur vers l’extérieur de la machoire, ce qui permet d’estimer l’âge d’un chiot grâce à sa dentition : I1 remplacées, puis I2 puis I3…etc. Les dents permanentes dites « en fleurs de lys » apparaissent progressivement (figure 10).
Figure 10 : Evolution de la dentition du chiot entre 3 et 5 mois : remplacement progressif des dents déciduales (Cours d’anatomie, ENVT, 2015)
Il y a des variations entre les grandes et les petites races, chez lesquelles l’apparition des dents est respectivement plus avancée et plus retardée. La chute des dents de lait (surtout des incisives et des canines) peut être retardée et ces dents peuvent même persister alors que les dents définitives commencent à pousser, ce qui est surtout observé chez les races naines.
Chez les chiens de petit format, il arrive parfois que les dents de lait ne tombent pas seules, et plus spécialement que les canines de lait ne tombent pas lors de la pousse des canines permanentes. L’extraction de la canine de lait persistante doit impérativement être faite à l’âge de 7 mois, sinon des problèmes d’aplomb dentaire (verticalité des dents) et d’entartrage peuvent s’installer (Pollet, 2009).


- Lignée rouge
L’hématocrite croit jusqu’à se stabiliser sur les valeurs adultes entre 2 et 6 mois (Root Kustritz, 2011b).
A 6 mois d’âge, l’ensemble des valeurs hématologiques de la lignée rouge se trouve dans l’intervalle de référence du chien adulte (tableau 24) (Calvache, 2008).
Chez les chiots de moins de 4 mois, on doit observer une réponse régénérative supérieure à celle des adultes. Les valeurs et méthodes d’évaluation d’une réponse régénérative chez les animaux adultes sont utilisables pour les chiots âgés de plus de 4 mois (Calvache, 2008; Root Kustritz, 2011b).
Tableau 24: Lignée rouge chez le chiot âgé de 24 semaines – valeurs hématologiques moyennes (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GR : globules rouges.
La figure 14 est extraite de la thèse vétérinaire de Calvache (2008) et nous montre l’évolution de la concentration de globules rouges, de l’hémoglobinémie et de l’hématocrite chez le chiot entre 0 et 12 mois. Dans son travail, Calvache faisait une moyenne de différentes données de la littérature. Seules quelques-unes de ces données ont été reprises ici, car certaines études faisaient appel à un trop petit effectif ou se basaient déjà elles-mêmes sur des données plus anciennes comme les valeurs trouvées par Earl et al (1973).
Figure 14 : Résultats des données bibliographiques concernant la numération des globules rouges, l’hémoglobinémie,et l’hématocrite chez le chien âgé de 0 à 12 mois (Calvache, 2008)
- Lignée blanche
Chez le chiot, la concentration de globules blancs, de neutrophiles et de lymphocytes diminuent lentement jusqu’à 6 mois (von Dehn, 2014).
Au 6ème mois, les valeurs hématologiques de la lignée blanche sont comprises dans les intervalles de référence de l’adulte (tableau 25) (Calvache, 2008).
Tableau 25: Lignée blanche chez le chiot âgé de 24 semaines – valeurs hématologiques moyennes (Earl, 1973).
VGM : volume globulaire moyen ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ; GB : globules blancs.
- Plaquettes
L’évaluation de la coagulation est limitée chez les nouveau-nés mais semble correspondre aux valeurs de référence de l’adulte pour le temps de prothrombine (PT) et le fibrinogène à partir de 8 semaines (Center, 2011).

La flore intestinale des chiots s’est développée progressivement en fonction de leur environnement, de leur mère et de ce qu’ils ingèrent, jusqu’à former des populations stables de bactéries. En cas de changement d’alimentation ou d’environnement, cette flore bactérienne intestinale évoluera pour s’adapter au nouveau mode de vie du chiot.
La motilité du tractus digestif semble être contrôlée davantage par une activité électrique que par la distension (Root Kustritz, 2011a).
Le système digestif du chiot reste très fragile et facilement affecté par l’environnement, le régime alimentaire et les pathogènes car les défenses contre les infections sont encore réduites. Tant que la production d’acides gastriques n’est pas complètement développée, l’acidité de l’estomac du chiot est inférieure à celle de l’adulte, ce qui diminue la barrière chimique et donc les défenses contre les agents pathogènes en permettant le développement d’un plus grand nombre de bactéries. (Rickard, 2011).
Le pancréas est capable de produire les enzymes et facteurs antimicrobiens nécessaires et les colonies bactériennes présentent dans le tractus digestif pourront se stabiliser pour former la flore digestive (Hoskins, 2011a). Les valeurs de l’activité enzymatique des lipases et de l’amylase sont comparables aux valeurs de référence de l’adulte.

Le foie ne doit normalement pas être palpable et ne pas dépasser des dernières côtes.
- Métabolisme du glucose
La régulation de la glycémie s’améliore avec l’âge et à partir de 4 mois les chiots peuvent être considérés comme similaires aux valeurs de référence du chien adulte (Rickard, 2011).
- Cholestérol et triglycérides
La cholestérolémie se trouve dans l’intervalle de référence de l’adulte (Center, 2011).
Chez le chiot, la concentration en triglycérides diminue après le sevrage, mais il est possible d’observer un nouveau pic entre 5 et 6 mois. La triglycéridémie reste légèrement supérieure à celle de l’adulte jusqu’à 6 mois (Hoskins, 2011).
- Bilirubine
La bilirubinémie du chiot est comparable à celle de l’adulte (Center, 2011).
- Acides biliaires
L’utilisation des tables de référence adultes pour le dosage des acides biliaires pour l’analyse des fonctions hépatiques et hépatobiliaires est possible chez le chiot à partir de 4 semaines. Il est recommandé de comparer les valeurs en période pré et post prandiale plutôt que de ne faire qu’une analyse à un moment donné, en raison des variations physiologiques de ces paramètres (Hoskins, 2011b).
- Albumine et protéines totales
La concentration d’albumine est identique à celle des adultes mais la quantité de globulines dans le sérum augmente avec l’âge, probablement en relation avec les stimulations antigéniques. Le dosage des protéines totales augmente progressivement jusqu’à atteindre les valeurs adultes entre 6 mois et 1 an (Center, 2011).
- Activité des enzymes hépatiques
Les valeurs observées chez le chiot pour l’activité des ALAT, ASAT et GGT sont comparables aux valeurs usuelles du chien adulte (Gorman, 2011 ; Rosset et al., 2012 ; O’Brien et al., 2014).
L’alcaline phosphatase(PAL) reste au-dessus des valeurs adultes pendant plus longtemps et ne se stabilise pas dans l’intervalle de référence adulte avant 6 mois. En effet, une augmentation soutenue de l’activité sérique des PAL chez les chiots pendant les 6 à 12 premiers mois de vie (au maximum trois fois plus que les valeurs de référence adultes) peut refléter l’isoenzyme PAL osseuse qui provient de l’activité ostéoblastique (Center, 2011).
- Cycle de l’urée
Le taux d’ammonium chez des chiots cliniquement sains se trouve dans l’intervalle de référence adulte (Peterson and Kutzler, 2011) .

Les souffles cardiaques physiologiques pouvant être observés au cours des premiers mois de vie disparaissent normalement vers le 4ème ou 5ème mois. Ils sont souvent plus marqué lors d’un effort ou d’une phase d’excitation du chiot (Bright, 2011).
A partir de 6 mois, le système cardio-vasculaire du chiot est similaire à celui de l’adulte, et l’on peut alors utiliser les mêmes valeurs de référence (Bright, 2011).
Tableau 58: Rythme cardiaque et valeurs moyennes des pressions artérielles chez le chiot à 6 mois, d’après Moon et al, 2001
Electrocardiogramme : L’ECG normal d’un chiot à partir de 4 mois est similaire à celui de l’adulte (Trautvetter et al., 1981).

La fréquence respiratoire du chiot est similaire à celle de l’adulte, c’est-à-dire comprise entre 20 et 24 mouvements par minute. L’auscultation pulmonaire s’en trouve facilitée (Taboada et Turnwald, 2011).
La radiographie thoracique reste un examen difficile à mettre en place à cause du manque de données sur les jeunes animaux. Les radiographies sont alors interprétées comme celles de l’adulte. Le lavage trachéal et les autres méthodes de collecte d’échantillon pour mise en culture ou cytologie peuvent être pratiquées comme chez l’adulte (Root Kustritz, 2011a).

- Urémie et créatininémie
L’urémie diminue jusqu’à 3 mois. Une hypothèse à ce faible taux d’urée sanguine chez le jeune serait l’augmentation de la synthèse protéique sous l’influence des hormones de croissance ou l’augmentation du débit de filtration glomérulaire en réponse à une augmentation du métabolisme général (von Dehn, 2014).
La créatininémie se rapproche des valeurs usuelles de l’adulte.
Les valeurs d’urémie et de créatininémie ont été étudiées par plusieurs auteurs mais toutes les études aboutissent à des intervalles de référence significativement différents (Gorman, 2011; Moon et al., 2001; O’Brien et al., 2014; Rørtveit et al., 2015; Rosset et al., 2012).
- Débit de filtration glomérulaire
Le débit de filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal atteignent les valeurs de l’adulte entre 8 et 10 semaines (von Dehn, 2014).
La filtration glomérulaire continue d’augmenter jusqu’à atteindre les valeurs de l’adulte vers dix semaines. Le débit de filtration glomérulaire passe d’une valeur de 0,34 mL/min/g de tissu rénal chez le chiot âgé d’un mois à 0,51 mL/min/g chez le chiot de 77 jours (Heller et Capek, 1965 ; Hoster et Valtin, 1971).
- Balance électrolytique
Les valeurs de la natrémie, de la kaliémie et de la chlorémie sont similaires aux valeurs de l’adulte (tableau 65).
Tableau 64: Intervalles de référence du sodium, du potassium et des chlorures chez le chiot âgé de 3 mois, d’après O’Brien et al, 2014
- Analyse d’urine
La concentration urinaire en protéines et glucose devient comparable à celle des adultes entre 6 et 8 semaines après la naissance (Rickard, 2011).
La densité urinaire atteint celle de l’adulte à 11 semaines chez le chiot (Proffenbarger et al, 1990)
Il n’y a aucune différence significative concernant le pH urinaire selon l’âge des animaux. Celui-ci varie entre 6,5 et 8,0 (Casseleux, 2007).

Les capacités sensorielles du chiot sont entièrement développées. Les réflexes sensoriels sont identiques à ceux de l’adulte et l’examen neurologique peut s’interpréter de la même manière.
Le développement des capacités motrices à cette période consiste surtout en un accroissement de la force et de l’adresse (Scott et Fuller, 1965).

C’est la période juvénile, la plus variable dans le développement du chiot. Elle s’achèvera autour de la puberté. La répétition des interactions entre les chiots et les autres membres du groupe renforce leur socialisation et ajuste les comportements. Cependant, cette période débute généralement par l’adoption du chiot par sa nouvelle famille et peut conduire à un isolement social.
La phase attractive est suivie d’une phase d’aversion marquée par l’augmentation de l’évitement et de la peur face à un nouveau stimulus : l’animal devient plus méfiant vis-à-vis de ce qui est inconnu et a plus de difficultés à l’intégrer comme un élément familier. Elle débuterait vers la 5ème semaine. Il est alors nécessaire de renforcer les expériences positives. Après 8 semaines, la phase d’aversion domine sur la phase attractive (Vastrade, 1987). Cette peur de l’inconnu continue d’augmenter jusqu’à 16 semaines environ (Fox, 1964 ; Scott et Fuller, 1965).
Figure 17: Représentation schématique des phénomènes d’attraction et répulsion chez le chiot (Vastrade, 1987)
- Activité
A partir de huit semaines, les chiots dorment et se réveillent presque comme des adultes, leur besoin de sommeil a considérablement diminué (Giffroy, 1985).
Les comportements sont essentiellement des comportements de jeux.
- Comportement alimentaire
Le chiot manifeste un comportement alimentaire similaire à celui de l’adulte. Le sevrage alimentaire est définitif entre sept et dix semaines (Rosset, 2006).
- Caractère du chiot
Le comportement du chiot commence alors à présenter une organisation stable, tout en continuant à être modelé par divers apprentissages et expériences. Il n’est pas figé.
La personnalité ou tempérament peut se décrire chez l’animal comme un ensemble de tendances comportementales propres à chaque individu. Elle s’établit dès le plus jeune âge et persiste à l’âge adulte. Ainsi, un chien peut être qualifié de joueur, curieux, sociable, agressif ou prédateur (Svartberg et Forkman, 2002).
La réponse à une situation de peur dépend de l’âge de l’animal : avant l’âge de 12 semaines, les chiens réduisent leur activité alors que les adultes sont passifs ou sont hyperactifs (Goddard et Beilharz, 1984). Ainsi, il est déconseillé d’intégrer la peur aux tests de personnalité (Goddar et Beilharz, 1986).
Beaucoup de tests ont ainsi été mis au point conduisant souvent à des résultats non probants. Quelques tests semblent cependant fonctionner. Il s’agit de tests nécessitant une forme « d’expérimentation » c’est-à-dire que l’animal est soumis à un moment donné à divers stimuli pour lesquels ses réactions sont évaluées.
L’une des méthodes consiste à demander au propriétaire de répondre à un questionnaire de personnalité. Le plus utilisé est probablement le « Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire » (C-BARQ). Il a été développé aux Etats-Unis par Hsu et Serpell (2003) et doit être réadapté à chaque pays en prenant en compte la perception et la relation homme/chien dans ces pays.
Il s’intéresse à plusieurs catégories comportementales comme l’agressivité, la peur, l’anxiété, l’attachement, l’excitabilité. Dans chaque catégorie, des situations de la vie courante sont proposées pour lesquelles le propriétaire doit évaluer le comportement de son chien (Annexe 6)
La prédictibilité d’un test augmente avec l’âge de l’animal et serait fiable entre 3 et 6 mois (Riemer et al., 2014). Il arrive cependant souvent trop tard : le chien a déjà intégré sa famille ou ses entraînements de travail.
Celui visant à déterminer si un chiot fera un bon chien policier en est un exemple (Slabbert et Odendaal, 1999). Ce test mesure :
- A 8 semaines : l’habilité du chiot à dépasser un obstacle pour rejoindre son maître ou de la nourriture
- A 8 et 12 semaines : ses capacités à rapporter un objet comme son jouet préféré
- A 12 semaines et 16 semaines : ses réactions face à un événement inattendu et à un coup de fusil
- A 6 mois : son comportement face à une agression.
Si le chiot ne présente pas les résultats attendus, des mesures peuvent être mises en place comme l’exposer à des éléments de son futur environnement pour tenter d’améliorer ses performances.
Toutefois, il convient d’être prudent car la valeur prédictive de ces évaluations n’est pas très élevée.
Il existe aussi des variations intrinsèques : les chiots ne sont pas tous matures d’un point de vue comportemental au même âge. Les tests utilisant une échelle absolue (nombre de jours après la naissance) peuvent conduire à des résultats biaisés. En 2001, Feddersen-Petersen observe le développement de chiens de différentes races pendant leurs 12 premières semaines de vie et relève des différences dans l’émergence de certains caractères, qu’elle classe par types (orientation, confort, locomotion…) avec parfois un décalage d’une semaine pour l’apparition d’un même caractère chez 2 races différentes entre les plus précoces et les plus tardifs. Les huskies semblent faire partie des races à développement plus précoce alors que le Labrador et le Caniche royal semblent faire parties des races dont le développement est plus long sur plusieurs critères (figure 25).
Ainsi, on constate que les tests comportementaux réalisés sur des chiots de moins de 8 semaines ne sont pas adaptés chez toutes les races, certaines n’ayant pas encore acquis un ou plusieurs comportements.
Figure 18: Premier jour d’apparition de différents comportements chez différentes races de chiens de taille moyenne et chez le loup (Feddersen-Petersen, 2001)
Le chiot sera considéré comme adulte entre 9 et 18 mois selon les races mais il n’est mature socialement qu’à 18 mois voire plus (Miklósi, 2015).

- Tonus musculaire et mobilité
Le nouveau-né doit essayer de se hisser sur ses membres antérieurs ou de pousser sur ses membres postérieurs dans les 10 premiers jours. Le chiot commence à essayer de marcher à environ 14 jours. Les chiots plus grands ou plus lourds pourront mettre un peu plus de temps avant de commencer à se déplacer (Root Kustritz, 2011a).
- Calcium et phosphore
Le calcium et le phosphore sont importants pour une bonne croissance osseuse mais aussi pour la contraction musculaire. La concentration sanguine en calcium est très élevée chez les chiots de moins de 8 semaines et redescend jusqu’à atteindre les valeurs de l’adulte vers 1 an.
- Cartilage de croissance et ossification
Les os des chiots sont généralement moins minéralisés que ceux des adultes. Ils présentent des zones de croissance métaphysaires, un cartilage parfois plus épais et de nombreux centres d’ossification secondaires mais cela est physiologique. Ces centres d’ossification apparaissent au cours de la croissance, plus ou moins tôt selon l’os considéré.
Les os d’un très jeune animal (moins de 2 mois) peuvent apparaitre comme irréguliers, notamment au niveau des métaphyses qui sont un site actif de remodelage. Cette zone est appelée « zone de réduction » et a une surface périostée rugueuse et irrégulière. Une ligne radio-transparente est visible entre la métaphyse et l’épiphyse et peut mimer une ligne de fracture ou un espace articulaire. Ces lignes vont se réduire au cours de la croissance jusqu’à ce que l’épiphyse et la métaphyse fusionnent pour former une cicatrice radio-opaque.
Les espaces articulaires semblent plus larges chez le jeune animal puisque le cartilage apparait comme un tissu mou de même opacité que le liquide synovial et que la capsule articulaire mais en réalité, les espaces articulaires ne sont pas plus grands. En cas de doute sur l’opacité des tissus mous sur les radiographies, il faut penser à radiographier le membre opposé à titre comparatif (J. Hoskins, 2001).
De par la diversité entre les races canines, entre les portées et entre les individus, il est très difficile d’établir un tableau de valeurs de référence pour toutes les données osseuses. L’idéal, lorsque les clichés concernent les membres de l’animal, est la comparaison avec le membre opposé et de garder les clichés de l’animal pour suivre l’évolution entre 2 examens (J. Hoskins, 2001).
Les tableaux suivants serviront de référence pour l’âge d’apparition et de fermeture des différents foyers d’ossification (tableaux 66, 67 et 68).
Tableau 66 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres thoraciques du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 67 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os des membres pleviens du chiot, d’après Hoskins, 2001
Tableau 68 : Age d’apparition et de fermeture des centres d’ossification des os du bassin du chiot, d’après Hoskins, 2001